Depuis 1920, les autorités coloniales françaises, soucieuses des efforts de la Première Guerre mondiale, trouvaient dans le Maroc un grand réservoir compensateur des déficits en matière de production agricole.
Dans le cadre de la campagne du Maroc, la France a occupé les grandes plaines marocaines susceptibles de fournir les produits agricoles, tâche prise en charge par les colons encouragés par la propagande. Les régions occupées présentaient tous les avantages d'une agriculture prometteuse pour les investisseurs coloniaux. Le Maroc, avec ses potentialités hydrologiques et la fertilité de ses terres, manquait d'infrastuctures adéquates pour assurer l'irrigation des plaines marocaines, notamment la plaine de Tadla, la plaine d'Abda Doukala, de la Chaouia et celle des plaines atlantiques considérées comme zones faisant partie du Maroc utile.
L'introduction des aménagements modernes a débuté avec la réalisation des premiers grands barrages réservoirs dont l’objectif est de fournir de l'eau potable, de l’eau pour l’irrigation et de produire de l’électricité.
Aujourd hui, grâce aux efforts consentis, le Maroc a intimement lié son développement économique et social à la maîtrise et à la valorisation de l eau.
Ainsi, 128 grands barrages sont actuellement en service, totalisant près de 17.2 milliards de m3 de capacité, constituent le résultat de l’effort entrepris dans la mise en œuvre de la politique des barrages.
Les grands ouvrages hydrauliques jouent un rôle clé dans l économie du pays. Ils contribuent de manière décisive à l approvisionnement en eau des secteurs de l eau potable, de l irrigation et de la production énergétique. Ils permettent également la protection contre les inondations de larges zones du territoire national, d’améliorer l’environnement et la qualité des eaux à l’aval des cours d’eau dominés par des grands réservoirs.
Ils ont enfin contribué à un développement équilibré du pays en permettant l émergence de véritables pôles régionaux d activités économiques. Ces ouvrages constituent également les piliers des projets de transfert d’eau entre les régions humides et les zones déficitaires en eau.